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Descente de voiture
Série de 6 photographies imprimées et aquarellées, 2012
«La Mostrà», exposition collective, Mende, [8 mai - 26 mai 2013]

«Archives», exposition collective, Galerie Ya, Kiev, Ukraine [12 avril - 12 mai 2014]

Cette série de photographies aquarellées s’accompagne d’une impression de «déjàvu». S’agit-il du duel des apparences peinture/photo à la Gerhard Richter? Ou bien des portraits intimistes de célébrités underground à la Elisabeth Peyton? Le regard attentif et patient du paparazzi qui sommeille en nous relève un dénominateur commun à peine suggéré par le titre : un petit «triangle d’or» (Herbert Léonard) pudiquement voilé.

Alors que l’exercice périlleux du music-hall, la descente de l’escalier, détenait les impératifs de la grâce et du professionnalisme, celui de la descente de voiture représente simplement l’occasion facile de voir une petite culotte. Dans les magazines people, cette petite photo volée (avec ou sans culotte) est presque devenue un genre à part entière. Pourquoi ces visions dérisoires, qui n’intéressent à priori plus qu’Alain Souchon (et Tortue géniale),demeurent des impressions rétiniennes sensibles?

Sans doute que notre indifférence à tout nous rend poreux à ce genre de chose.

Peut-être qu’au-delà d’un voyeurisme primaire existe un lien pérenne entre une idée de l’enfance et une idée de la maturité, entre découverte et passage obligé. Une si petite chose pornoteïsée... Et puis si nous ne sommes pas célèbres, il faut qu’elle soit ridicule. L’ennui et le mépris se dissimulent dans le détail comme avec Bardot sur une île italienne. En définitive, le mépris c’est le pouvoir et c’est le reprendre avec la noblesse de la peinture, la délicatesse de l’aquarelle. Pour paraphraser Bazin ou Godard «La peinture substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs».

Bernadette Morales 

Dimensions : 21x29,7


 

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