« Cosmocène » : se relier au cosmos pour vivre sur Terre, s’immerger dans les espaces vibratoires, portés par les ieux étoilés comme les fourmillements des sols et des océans, se faisant chimères et évoquant les
COSMOCÈNE
Être Chimère, Utopie, Terre, Cosmos
COSMOCENE - Voyage en Posidonie
médiums variés, 2023 (en cours)
Le bio-acousticien Michel André, directeur du Laboratoire d’Applications Bioacoustiques (LAB) de l’Université Polytechnique de Catalogne (UPC) capte actuellement la pollution sonore qui affecte notre planète et plus particulièrement la vie sous-marine. Il explique que depuis des millions d’années, une sonorité naturelle berce les océans et les mers. Mais elle a presque disparu, éclipsée par les bruits artificiels générés depuis l’ère industrielle. Il alerte sur cette nuisance invisible qui menace la vie marine : la cacophonie engendrée par les activités humaines. (Entretien que nous avons mené avec lui le 2/07/2023).
Parmi les victimes qu’il étudie dans son laboratoire barcelonais, se trouvent les Posidonies de Méditerranée, herbes sous-marines essentielles à l’écosystème planétaire. La présence de cette plante est pourtant signe d’une très bonne santé écologique, à la fois parce que dans ses prairies s’y abritent les nombreuses espèces animales et végétales, mais aussi parce qu’elles stabilisent les fonds, ralentissent la houle, favorisent des particules sédimentaires, protègent des côtes contre l’érosion.
Nous réalisons actuellement un voyage au gré de nos entretiens avec des scientifiques et des associations qui cherchent à protéger les posidonies méditerranéennes afin de réaliser, à leurs côtés, des œuvres et des gestes pouvant aider à la compréhension, la médiation, la préservation et la sauvegarde de cette espèce.
COSMOCENE - Mourir
série de dessins, laie de 400cmx60cm (vue de détail), 2023 (en cours)
Mettre en motifs l'écocide généré par les bruits incessants de notre planète industrieuse.
Ici, Pluie d'oiseaux, Rome 31 décembre 202, consécutive aux feux d'artifices tirés pour l'occasion
COSMOCENE - A propos d'un orteil dans le smog
Performance et vidéo, 4min16, 2022
Exposition personnelle H Gallery Paris [2 décembre 2022 - 21 janvier 2023]
En faisant du smog le matériau brumeux de notre mélancolie, nous nous faisons ici chimères, évoquant les utopies impossibles.
COSMOCENE - A propos d'un orteil sur une plaque de Pionner
Performance « A propos d’un orteil sur une plaque de Pioneer », H Gallery Paris, 25 minutes [15 janvier 2023]
La plaque de Pioneer fut envoyée dans l’espace par les Etats Unis en 1972. Message à l’attention d’hypothétiques extraterrestres, elle n’est pas tant le relais d’une humanité en quête d’autres vivants qu’une synthèse de la cosmogonie capitaliste et patriarcale dont elle rejoue les fantasmes néo-colonialistes. Depuis, les projets spatiaux poursuivent ce récit, de l’extractivisme interstellaire à l’économie touristique spatiale. Sur cette plaque, un homme dessiné salue l’inconnu, tandis qu’à ses côtés, passive et lascive, une femme à la longue chevelure, légèrement déhanchée, sexuée et pourtant sans vulve, l’accompagne. Elle s’efface derrière cet homme : celui qui, dominant ses semblables et sûr de ses prérogatives, part à la conquête de l’espace en vue de découvrir des territoires encore vierges et inexplorés.
Au fil du diaporama, nos paroles de conférencières, qui explicitent les enjeux extractivistes et patriarcaux qui se jouent dans un tel dessin, sont de plus en plus réduites pour devenir quasiment abstraites tandis que des sons mêlant enregistrements de la NASA dans l’espace aux bruits d’insectes parcourant l’humus imbibent l’espace sonore. Petit à petit, nous quittons notre statut de conférencière pour nous joindre à ces vivant.es et inviter à des gestes méditatifs reliant l’infiniment grand à l’infiniment petit, du ciel étoilé aux bactéries de nos orteils et des sols.
COSMOCENE - A propos d'un orteil dans le smog
Dessins 35 x 35 cm et 50 x 70 cm, sculptures, 22 x 30 cm et 18 x 18 cm, 2022
Exposition personnelle H Gallery Paris [2 décembre 2022 - 21 janvier 2023]
Le récit que nous faisons ici d’une cosmogonie de poussière dans un monde asphyxié par un smog, ce brouillard urbain mélange de particules fines et d’ozone, qui s’épaissit chaque jour un peu plus jusqu’à engloutir lentement l’ensemble du vivant et de nos perspectives. Un smog qui se rejoue dans l’espace en dust bowl tournoyant dans lequel s’accumulent les objets que nous ne cessons d’extruder de notre planète industrieuse.