« Cosmocène » : se relier au cosmos pour vivre sur Terre, s’immerger dans les espaces vibratoires, portés par les ieux étoilés comme les fourmillements des sols et des océans, se faisant chimères et évoquant les
"MOURIR"
Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, beaucoup d'hommes et de choses, il faut sentir comment volent les oiseaux.
Rainer Maria Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge
Alors que l’exposition de 2023 du duo Becquemin & Sagot abordait les liens métaphysiques que nous entretenons avec le cosmos, "Mourir" nous renvoie à nos hécatombes terrestres.
Artistes asphyxiées dans un monde abimé, Becquemin & Sagot recueillent ces chutes en plein vol en les dessinant sur de grands lés de papier verticaux : hirondelles, fauvettes, parulines, merles, moineaux, chauves-souris, étourneaux…. transforment la galerie en une volière moribonde.
Mourir - exposition à venir chez H Gallery Paris (janv-mars 2025)
série de dessins, laie de 384cmx60cm (vue de détail), travail en cours
Hirondelles, fauvette, paruline, merle, moineaux - Texas, août 2022 - consécutive aux mégafeux
Du cosmos à la terre, les pluies d’oiseaux se font le témoin silencieux des modes de vie écocidaires.
Ces êtres inspirent, au fil des siècles et des cultures, mythes fondateurs, récits cosmogoniques et interprétations astrologiques. Messagers liminaires entre le monde terrestre et le monde céleste, vols fascinent. Leurs chants captivent.
Mais les chants disparaissent. Et les vols s’évanouissent. Car les oiseaux chutent, par dizaines, par centaines parfois dans des pluies tragiques et sidérantes. Ces phénomènes, souvent amputables à nos bruyantes pratiques telles que les feux d’artifice ou nos pollutions lumineuses, atmosphériques, se propagent en chute libre. Ces corps inertes qui jonchent le sol en un instant évoquent des images apocalyptiques, surnaturelles tout en se faisant le miroir de notre planète industrieuse et extractiviste.
Il se s’agit plus de prophétiser avec oiseaux. Leurs chutes sont des signaux.